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Saeclum
Prinny à écailles
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Saeclum
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   Posté le 03-12-2007 à 00:50:10   Voir le profil de Saeclum (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Saeclum   

Bon, hé bien, dans le même esprit que la précédente, Mark l'ancien est de retour. Dans un ton plus nostalgique et doux-amère que la dernière fois.
Enjoy!

Crédits à Ace pour ses correction. Merci mille fois!


«...Et alors nous lâcherons les colombes! Des tas de colombes! Quoi de mieux que ces oiseaux pour un mariage? Messire Mark?»
J'arrachai à regret mon regard du paysage qui s'offrait à mes yeux, et me retournai pour répondre à Merlinus: «Oui... Oui, ce sera parfait»
L'intendant rondouillard se gargarisa volontiers de mes paroles, comme à son habitude lorsque qu'on approuvait ses idées.
Je laissai mes pensées vagabonder alors qu'il reprenait ses litanies, égrenées depuis ce matin et qui devait rendre fous tous les domestiques de Pherae.
«Nous avons réussi un vrai tour de force: les têtes couronnées d'Etruria et de Biran qui assistent au mariage de notre prince? Et des nobles venus de tout le continent? Et le chef de l'Eglise qui célèbre le mariage? Je vous le jure, mon cher Mark, on s'en souviendra des générations durant!»
«C'est bien, répondit-je mollement, c'est très bien»

J'étais incapable de rester concentrer sur les explosions de joie de mon corpulant compagnon malgré la joie que j'éprouvais pour mes deux jeunes protégés. Bien qu'en cette journée d'été, le soleil brillait, je ne pouvais m'empêcher de me sentir froid. Froid et vide. Quelque chose manquait. Pourtant, tout allait bien? La guerre avec Biran n'était qu'un souvenir douleureux, les armées étaient dissoutes, Lilina avait accepté la demande en mariage de Roy, au grand bonheur de ce dernier et de son père, et j'avais rempli le but de ma vie. J'avais arrêté l'étoile de la guerre prédite par Atho, plus de quinze ans auparavant! Le calme était enfin revenu sur Elibe...
«Qui l'aurait cru? Notre petit prince Roy et Dame Lilina , mariés ?»
Tous ceux qui avaient des yeux, mon cher, et qui les levaient de leurs carnets de compte un tant soit peu! Je retins cette réplique peu diplomatique, mais juste. La moitié de l'armée, des blanc becs fiers à bras aux hommes mûrs avaient surpris les regards de flétran crevés qu'ils se lançaient à tout bout de champs, les soins et les inquiétudes qu'ils avaient pour l'autre, jamais prononçés, mais toujours visibles, en évidence sur leurs jeunes visages!
J'avais eu fort à faire pour maintenir la discipline, menaçant mes troupes des pires punitions si un seul osait faire un commentaire à voix haute, et encore plus à faire pour ne pas les laisser seuls trop longtemps, ou les empêcher de se retrouver à la nuit tombée. Je n'aurais pas pu affronter mes rêves d'Hector en paix sans protéger sa fille comme il aurait dût le faire si je ne lui avait pas failli.

«Messire Mark? Vous allez bien?» Le petit homme me regardait d'un air inquiet. Je pris conscience que, appuyé contre un mur du couloir du château ou il m'avait débusqué, j'arborais un petit sourire, les yeux perdus dans l'immensité de la fenêtre qui me faisait face de l'autre coté de l'étroit couloir.
«Oui... Oui, je vais bien. Un peu déboussolé par ces évènements, mais bien...»
«Ah, mais qui ne le serait pas? Les enfants grandissent, et se marient , et les vieilles reliques comme nous ne peuvent que les regarder faire leur balluchon et partir» répondit-il d'un ton gai.
«Je... Je suppose...»
Il me regarda sous le nez avant de parler.
«Surveillez votre santé, Mark. Après tout, il serait dommage de tomber malade le jour du mariage du prince! Voulez vous vous reposer? Je demanderais à Betty de vous apporter un cordial?»
Aaargh.
«Non, merci, Merlinus. J'ai besoin d'air, et d'espace.»
-Je comprends , Mark.»
Il me jeta un dernier regard, avant de repartir vaquer à ses occupations.
Pauvre Merlinus, il ne méritait sans doute pas cette froideur, en homme simple et dévoué à la maison Pherae qu'il était, mais j'étais incapable de ressentir la moindre joie. J'avais au moins raison sur un point, j'avais besoin d'air.
Le château de Pherae grouillait d'activité: Badauds, charretiers, camelots, amuseurs publics , tout le monde se préparait à la fête. Même les soldats de faction n'avaient pas cet air résigné que l'on voit d'habitude dans les yeux du malchanceux condamné à surveiller une porte, mais un regard joyeux. Alors que je marchai dans la cour, je ressentais l'excitation ambiante. La guerre n'était pas finie depuis longtemps, et une fête est toujours une occasion d'oublier les amis perdus, et un moment où les blessures ne servent qu'a épater les filles.

Mes pas m'entrainèrent jusqu'au bourg de Pherae, lui aussi encombré et festif. Partout où se posait mon regard, je voyais la joie et la gaieté : des enfants jouaient au milieu des charrettes pleines qui montaient au château, l'air vibrait de cris, d'exclamations, de jurons. Pour un peu, on aurait pu penser que ç'avait toujours été ainsi, que jamais ces jeunes qui passait bras dessous bras dessous n'avait été à la guerre, que jamais ce jeune couple enlaçé n'avait été séparé...
Non. Les signes ne trompaient pas. Trop d'armes plantées devant les maisons, trop de femmes et d'enfants vêtus en noir, qui, comme moi, paraissaient étrangers à la fête. Et chaque fois que je croisais leur regard, ou qu'une petite tunique noire passait devant moi, je me demandais : Est-ce de ma faute? Eux ne me reconnaissaient pas.
Après tout , étais-je autre chose qu'un homme vieillissant et couturé de cicatrice, engoncé dans une cape brune rapiécée?
Je m'assis sur une pierre, arrivé aux limites du bourg, où l'ambiance était plus calme, plus studieuse.
Un soleil déjà orange teignait la campagne, et un fort vent atténuait la chaleur de ce jour d'été. Une journée comme j'en avait trop peu vus, ou alors, trop peu pris le temps de les voir...




La nuit était tombée, mais le calme ne règnait pas encore sur le château. De tous cotés, des rires, des chants, des exclamations se faisaient entendre, alors que je marchais sur le chemin de ronde desert. Les fenêtres de la grande salle toute illuminée brillaient dans la nuit, telles des témoins de la félicité de cette soirée.
J'avais assisté de loin à la messe, et vu le jeune prince embrasser sa promise sous un tonnerre de cris de joie, et comme dans un rêve éthéré, vu passer le festin, sans manger beaucoup, loin des regards de la foule. Et, à la première occasion, je m'étais éclipsé. Ma tâche était finie. Plus rien ne restait à dire et à faire.
Assit au premier étage, sur un des balcons de la grande salle, j'avais vu tous ceux qui composaient ma vie: les chevaliers de Pherae, leurs chefs, le capitaine Marcus, le chevalier Wolt près de sa mère. Je n'avais pas revu Rebecca, et je savais qu'elle ne voudrait pas me revoir.
Son époux avait trouvé la mort sous mes ordres, et je n'étais pas prêt à faire face à ça.
La famille de Reglay, le vieux Lord Pent, son épouse, ses enfants et son plus brillant diciple, Erk, adouci après un mariage chanceux avec la petite Cornwell, les derniers Kutolah, en deuil de leur chef et de son épouse, le Loup d'argent à leur tête, les quelques survivants de la chevalerie Lycienne, quelques gardes royaux de Biran, autour de leur reine, la mine mal à l'aise, Fir, dansant avec de jolis garçons sous les regards attendris , mais vigilants de son père et de son oncle, assis ensemble sur un banc mural en train de vider une chope...et d'autres, que je reconnaissais tous, les enfants de Nino et leur cousin Hugh, et Harken, et Kent, trop nombreux pour être cités.
Tout ceux qui formaient la lumière d'hier et d'aujourd'hui se trouvaient là, à faire la fête. Ils deviendraient l'objet de légendes, de l'Histoire même! J'y avais veillé.
Avec un dernier soupir, je regardai la salle une autre fois. Mon regard accrocha celui de Karel, et, gravement, noblement, il me fit un signe de tête, auquel je répondis . Je me retourna d'un mouvement, et je m'en fus dehors.
Le château était désert , tout le monde étant occupé à faire la fête, et c'est sans voir une âme que j'arrivais à la crypte. Il me restait encore quelques personnes à saluer, et l'une d'entre elles dormait là.
Arrivé devant la stèle, je m'agenouillai .
«Bonsoir, Ninian, dit-je d'une voix de trémolo. Je... Je me suis occupé de ton fils. Tout va bien. Son père sera là pour le guider. La menace vue par le vieux sage est conjurée. Ton fils avait l'air radieux dans son pourpoint noir. Tout le portrait de son père, et Lilina était magnifique aussi. Lui... Il... Il compte lui remettre son titre à la fin de la soirée. Eliwood renonce à Pherae. Il guidera votre enfant, mais bientôt, ce sera Roy, le marquis. Je crois qu'Eiwood veut juste du calme et du confort. La maladie l'a miné, et il pense à...»
Ma voix se brisa.
«Il sait qu'il te rejoindra bientôt. Je crois même qu'il n'y voit plus de problème. Il sait que Roy sera là pour ses gens.»
Je fermai les yeux une seconde.
«Il est temps pour moi de partir. Je représente la guerre, un temps qu'il ne veulent plus. Ils ne le disent pas, ne le pensent même pas, mais ma présence les gênent. Adieu, Ninian. Veille sur ton fils...»

Il me restait une autre visite à faire, moins directe, car sa tombe était avec son père et son frère, mais une statue aussi réaliste que celle qu'Eliwood avait fait sculpter d'Hector suffirait.
Le colosse attendait dans le jardin, le regard fier, une hache énorme à la main.
Approchant d'un pas peu sûr, incapable de croiser son regard fier, j'esquissai un petit salut.
«Eh. Hector. Je crois que c'est la fin de la route, là. J'ai protégé ta fille en ton nom, et j'ai fait mon devoir.»
Sans doute était-ce un caprice de la lumière des flambeaux qui éclairaient le jardin, et de l'alcool fin que j'avais ingurgité, mais je crûs déceler un sourire sur les lèvres de pierre.
«Je... Je pourrais jamais me pardonner de t'avoir déçu. Toute ma vie, je me suis préparé à vous aider, Eliwood et toi, et je suis arrivé après le début du spectacle. Même si tu me pardonnais un jour, moi, je ne pourrais pas. Remarque, j'ai mon châtiment. Je n'ai ni femme, ni enfant, ni personne pour perpétuer ma mémoire et mon nom. Je ne suis jamais rentré chez moi, tu sais? Il ne doit rester que des ruines de la maison de mes parents. Peut-être pourrais-je voir ce que je pourrais faire là bas... Au revoir, Hector. Nous nous reverrons un jour.»
Après un dernier salut, je pris la direction des écuries, traversant un château vide et silencieux, à l'exception des bruits étouffés de la grande salle.
Aux écuries, le vieux Pie m'attendait, tranquillement en train de manger de l'avoine.
Je posa une main affectueuse sur sa croupe en lui disant:
«Alors, vieux pirate, tu as apprécié d'être revenu chez toi?»
Eliwood m'avait en effet offert cette superbe bête qui m'avais servie loyalement et par tous les temps depuis dix-sept ans.
«Enfin bon, toute bonne chose a une fin, alors on va y aller, hein? Où ça tu demandes?»
J'avais passé trop de temps avec le vieux cheval pour ne pas lui reconnaître une âme, et une intelligence propre.
«Hé bien... Nulle part et partout! Nous sommes libre, Pie! Que dirais-tu de voir un autre automne dans les Îles?» lui dit-je en le sellant.
Je le sortis dans la cour en le tenant par la bride, et monta en selle avec ce qu'il me restait de souplesse. Un petit coup de talon, et le vieux briscard se mit en marche.
Et c'est ainsi que nous nous en allâmes dans la nuit.

--------------------

Red moon, red moon...
Cleanses the sinful and makes them anew...
Shining brightly in the night sky,
waiting for the souls...
Who will be born again tonight?
Who will be born again tonight?
Legend-emblem
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   Posté le 03-12-2007 à 21:32:33   Voir le profil de Legend-emblem (Offline)   Répondre à ce message   http://legend-emblem.skyblog.com   Envoyer un message privé à Legend-emblem   

Le style d'écriture est un grand point fort !
Une bonne orthographe malgré quelques fautes, et les impressions du stratège sont vraiment bien traduites..
Un texte qui se lit d'une seule traite, bravo !




Edité le 03-12-2007 à 21:33:58 par Legend-emblem




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AceNoctali
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   Posté le 05-12-2007 à 18:09:11   Voir le profil de AceNoctali (Offline)   Répondre à ce message   http://www.pixalgo.com/   Envoyer un message privé à AceNoctali   

Saeclum a écrit :

«...Et alors nous lâcherons les colombes! Des tas de colombes! Quoi de mieux que ces oiseaux pour un mariage? Messire Mark?»
J'arrachai à regret mon regard du paysage qui s'offrait à mes yeux, et me retournai pour répondre à Merlinus: «Oui... Oui, ce sera parfait»
L'intendant rondouillard se gargarisa volontiers de mes paroles, comme à son habitude lorsque qu'on approuvait ses idées.
Je laissai mes pensées vagabonder alors qu'il reprenait ses litanies, égrenées depuis ce matin et qui devait rendre fous tous les domestiques de Pherae.
«Nous avons réussi un vrai tour de force: les têtes couronnées d'Etruria et de Biran qui assistent au mariage de notre prince? Et des nobles venus de tout le continent? Et le chef de l'Eglise qui célèbre le mariage? Je vous le jure, mon cher Mark, on s'en souviendra des générations durant!»
«C'est bien, répondit-je mollement, c'est très bien»
J'étais incapable de rester concentrer sur les explosions de joie de mon corpulant compagnon malgré la joie que j'éprouvais pour mes deux jeunes protégés. Bien qu'en cette journée d'été, le soleil brillait, je ne pouvais m'empêcher de me sentir froid. Froid et vide. Quelque chose manquait. Pourtant, tout allait bien? La guerre avec Biran n'était qu'un souvenir douleureux, les armées étaient dissoutes, Lilina avait accepté la demande en mariage de Roy, au grand bonheur de ce dernier et de son père, et j'avais rempli le but de ma vie. J'avais arrêté l'étoile de la guerre prédite par Atho, plus de quinze ans auparavant! Le calme était enfin revenu sur Elibe...
«Qui l'aurait cru? Notre petit prince Roy et Dame Lilina , mariés
Tous ceux qui avaient des yeux, mon cher, et qui les levaient de leurs carnets de compte un tant soit peu! Je retins cette réplique peu diplomatique, mais juste. La moitié de l'armée, des blanc becs fiers à bras aux hommes mûrs avaient surpris les regards de flétran crevés qu'ils se lançaient à tout bout de champs, les soins et les inquiétudes qu'ils avaient pour l'autre, jamais prononçés, mais toujours visibles, en évidence sur leurs jeunes visages! J'avais eu fort à faire pour maintenir la discipline, menaçant mes troupes des pires punitions si un seul osait faire un commentaire à voix haute, et encore plus à faire pour ne pas les laisser seuls trop longtemps, ou les empêcher de se retrouver à la nuit tombée. Je n'aurais pas pu affronter mes rêves d'Hector en paix sans protéger sa fille comme il ne pouvait plus le faire par ma faute. *
«Messire Mark? Vous allez bien?» Le petit homme me regardait d'un air inquiet. Je pris conscience que, appuyé contre un mur du couloir du château ou il m'avait débusqué, j'arborais un petit sourire, les yeux perdus dans l'immensité de la fenêtre qui me faisait face de l'autre coté de l'étroit couloir.
«Oui... Oui, je vais bien. Un peu déboussolé par ces évènements, mais bien...»
«Ah, mais qui ne le serait pas? Les enfants grandissent, et se marient , et les vieilles reliques comme nous ne peuvent que les regarder faire leur balluchon et partir» répondit-il d'un ton gai.
«Je... Je suppose...»
Il me regarda sous le nez avant de parler.
«Surveillez votre santé, Mark. Après tout, il serait dommage de tomber malade le jour du mariage du prince! Voulez vous vous reposer? Je demanderais à Betty de vous apporter un cordial? **»
Aaargh.
«Non, merci, Merlinus. J'ai besoin d'air, et d'espace.»
-Je comprends , Mark.»
Il me jeta un dernier regard, avant de repartir vaquer à ses occupations.
Pauvre Merlinus, il ne méritait sans doute pas cette froideur, en homme simple et dévoué à la maison Pherae qu'il était, mais j'étais incapable de ressentir la moindre joie. J'avais au moins raison sur un point, j'avais besoin d'air.
Le château de Pherae grouillait d'activité: Badauds, charretiers, camelots, amuseurs publics , tout le monde se préparait à la fête. Même les soldats de faction n'avaient pas cet air résigné que l'on voit d'habitude dans les yeux du malchanceux condamné à surveiller une porte, mais un regard joyeux. Alors que je marchai dans la cour, je ressentais l'excitation ambiante. La guerre n'était pas finie depuis longtemps, et une fête est toujours une occasion d'oublier les amis perdus, et un moment où les blessures ne servent qu'a épater les filles.
Mes pas m'entrainèrent jusqu'au bourg de Pherae, lui aussi encombré et festif. Partout où se posait mon regard, je voyais la joie et la gaieté : des enfants jouaient au milieu des charrettes pleines qui montaient au château, l'air vibrait de cris, d'exclamations, de jurons. Pour un peu, on aurait pu penser que ç'avait toujours été ainsi, que jamais ces jeunes qui passait bras dessous bras dessous n'avait été à la guerre, que jamais ce jeune couple enlaçé n'avait été séparé...
Non. Les signes ne trompaient pas. Trop d'armes plantées devant les maisons, trop de femmes et d'enfants en noir ***, qui, comme moi, paraissaient étrangers à la fête. Et chaque fois que je croisais leur regard, ou qu'une petite tunique noire passait devant moi, je me demandais : Est-ce de ma faute? Eux ne me reconnaissaient pas. Après tout , étais-je autre chose qu'un homme vieillissant et couturé de cicatrice, engoncé dans une cape brune rapiécée?
Je m'assis sur une pierre, arrivé aux limites du bourg, où l'ambiance était plus calme, plus studieuse.
Un soleil déjà orange teignait la campagne, et un fort vent atténuait la chaleur de ce jour d'été. Une journée comme j'en avait trop peu vus, ou alors, trop peu pris le temps de les voir...




La nuit était tombée, mais le calme ne règnait pas encore sur le château. De tous cotés, des rires, des chants, des exclamations se faisaient entendre, alors que je marchais sur le chemin de ronde desert. Les fenêtres de la grande salle toute illuminée brillaient dans la nuit, telles des témoins de la félicité de cette soirée. J'avais assisté de loin à la messe, et vu le jeune prince embrasser sa promise sous un tonnerre de cris de joie, et comme dans un rêve éthéré, vu passer le festin, sans manger beaucoup, loin des regards de la foule. Et, à la première occasion, je m'étais éclipsé. Ma tâche était finie. Plus rien ne restait à dire et à faire. Assit au premier étage, sur un des balcons de la grande salle, j'avais vu tous ceux qui composaient ma vie: les chevaliers de Pherae, leurs chefs, le capitaine Marcus, le chevalier Will **** près de sa mère. Je n'avais pas revu Rebecca, et je savais qu'elle ne voudrait pas me revoir. Son époux avait trouvé la mort sous mes ordres, et je n'étais pas prêt à faire face à ça. La famille de Reglay, le vieux Lord Pent, son épouse, ses enfants et son plus brillant diciple, Erk, adouci après un mariage chanceux avec la petite Cornwell, les derniers Kutolah, en deuil de leur chef et de son épouse, le Loup d'argent à leur tête, les quelques survivants de la chevalerie Lycienne, quelques gardes royaux de Biran, autour de leur reine, la mine mal à l'aise, Fir, dansant avec de jolis garçons sous les regards attendris , mais vigilants de son père et de son oncle *****, assis ensemble sur un banc mural en train de vider une chope...et d'autres, que je reconnaissais tous, les enfants de Nino et leur cousin Hugh, et Harken, et Kent, trop nombreux pour être cités.
Tout ceux qui formaient la lumière d'hier et d'aujourd'hui se trouvaient là, à faire la fête. Ils deviendraient l'objet de légendes, de l'Histoire même! J'y avais veillé.
Avec un dernier soupir, je regardai la salle une autre fois. Mon regard accrocha celui de Karel, et, gravement, noblement, il me fit un signe de tête, auquel je répondis . Je me retourna d'un mouvement, et je m'en fus dehors.
Le château était désert , tout le monde étant occupé à faire la fête, et c'est sans voir une âme que j'arrivais à la crypte. Il me restait encore quelques personnes à saluer, et l'une d'entre elles dormait là.
Arrivé devant la stèle, je m'agenouillai .
«Bonsoir, Ninian, dit-je d'une voix de trémolo. Je... Je me suis occupé de ton fils. Tout va bien. Son père sera là pour le guider. La menace vue par le vieux sage est conjurée. Ton fils avait l'air radieux dans son pourpoint noir. Tout le portrait de son père, et Lilina était magnifique aussi.
Lui... Il... Il compte lui remettre son titre à la fin de la soirée. Eliwood renonce à Pherae. Il guidera votre enfant, mais bientôt, ce sera Roy, le marquis. Je crois qu'Eiwood veut juste du calme et du confort. La maladie l'a miné, et il pense à...»
Ma voix se brisa.
«Il sait qu'il te rejoindra bientôt. Je crois même qu'il n'y voit plus de problème. Il sait que Roy sera là pour ses gens.»
Je fermai les yeux une seconde.
«Il est temps pour moi de partir. Je représente la guerre, un temps qu'il ne veulent plus. Ils ne le disent pas, ne le pensent même pas, mais ma présence les gênent. Adieu, Ninian. Veille sur ton fils...»

Il me restait une autre visite à faire, moins directe, car sa tombe était avec son père et son frère, mais une statue aussi réaliste que celle qu'Eliwood avait fait sculpter d'Hector suffirait.
Le colosse attendait dans le jardin, le regard fier, une hache énorme à la main.
Approchant d'un pas peu sûr, incapable de croiser son regard fier, j'esquissai un petit salut.
«Eh. Hector. Je crois que c'est la fin de la route, là. J'ai protégé ta fille en ton nom, et j'ai fait mon devoir.» Sans doute était-ce un caprice de la lumière des flambeaux qui éclairaient le jardin, et de l'alcool fin que j'avais ingurgité, mais je crûs déceler un sourire sur les lèvres de pierre.
«Je... Je pourrais jamais me pardonner de t'avoir déçu. Toute ma vie, je me suis préparé à vous aider, Eliwood et toi, et je suis arrivé après le début du spectacle. Même si tu me pardonnais un jour, moi, je ne pourrais pas. Remarque, j'ai mon châtiment. Je n'ai ni femme, ni enfant, ni personne pour perpétuer ma mémoire et mon nom. Je ne suis jamais rentré chez moi, tu sais? Il ne doit rester que des ruines de la maison de mes parents. Peut-être pourrais-je voir ce que je pourrais faire là bas... Au revoir, Hector. Nous nous reverrons un jour.»
Après un dernier salut, je pris la direction des écuries, traversant un château vide et silencieux, à l'exception des bruits étouffés de la grande salle.
Aux écuries, le vieux Pie m'attendait, tranquillement en train de manger de l'avoine.
Je posa une main affectueuse sur sa croupe en lui disant:
«Alors, vieux pirate, tu as apprécié d'être revenu chez toi?»
Eliwood m'avait en effet offert cette superbe bête qui m'avais servie loyalement et par tous les temps depuis dix-sept ans.
«Enfin bon, toute bonne chose a une fin, alors on va y aller, hein? Où ça tu demandes?»
J'avais passé trop de temps avec le vieux cheval pour ne pas lui reconnaître une âme, et une intelligence propre.
«Hé bien... Nulle part et partout! Nous sommes libre, Pie! Que dirais-tu de voir un autre automne dans les Îles?» lui dit-je en le sellant.
Je le sortis dans la cour en le tenant par la bride, et monta en selle avec ce qu'il me restait de souplesse. Un petit coup de talon, et le vieux briscard se mit en marche.
Et c'est ainsi que nous nous en allâmes dans la nuit.


Tous les passages en gras sont les corrections des erreurs d'orthographe et de conjugaison que tu as faites.


Pour les astérisques laissées dans ma correction, ce sont quelques notes que je voudrais développer :


* "Je n'aurais pas pu affronter mes rêves d'Hector en paix sans protéger sa fille comme il ne pouvait plus le faire par ma faute."

Tu ne voulais pas plutôt dire : "[...] sa fille, étant donné qu'il ne pouvait plus le faire par ma faute" ? Je trouve l'emploi de "comme" bizarre.


** "Surveillez votre santé, Mark. Après tout, il serait dommage de tomber malade le jour du mariage du prince! Voulez vous vous reposer? Je demanderais à Betty de vous apporter un cordial?"

A nouveau, je trouve la phrase "Je demanderais à Betty de vous apporter un cordial" bizarrement tournée. Voulais-tu dire, par exemple : "Je peux demander à Betty de vous accorder un cordial, si vous le désirez ?"


*** "trop de femmes et d'enfants en noir"

Correct, mais pour ma part, j'aurai utilisé : "[...] d'enfants vêtus de noir". C'est plus stylé, IMO. Maintenant, "en noir" est correct, donc aucun problème si tu le conserves.


**** "le chevalier Will près de sa mère."

HUH ? Tu voulais pas plutôt dire Wolt ? O_o


***** "Fir, dansant avec de jolis garçons sous les regards attendris, mais vigilants de son père et de son oncle"

D'abord, j'utiliserais "beaux garçons" que "jolis garçons". Joli est plutôt utilisé pour les filles ("jolies filles" ) dans ce genre de contexte.

Ensuite, cette phrase peut être mise aussi bien au singulier qu'au pluriel. Si tu voulais la mettre au singulier, alors ça donnerait : "Fir, dansant avec de beaux garçons sous le regard attendri, mais vigilant de son père et de son oncle".
A toi de voir quelle est la tournure que tu préfères.



Enfin, de manière générale, tu n'as pas assez aéré ta fic. Sa présentation manque cruellement de paragraphes séparés par une ligne d'écart, donnant une désagrable impression de "Wall'o Text", ou, si tu préfères, de bloc de texte concentré. un petit effort dans ce domaine serait réellement apprécié.

--------------


Sinon, sur la fic en soi :

Tu as réussi un tour de force, Saeclum : celui, rare, de réussir à me faire apprécier une fic à la première personne !


En effet, la fic était bien construite, et accrocheuse. Tu as bien cerné le personnage de Mark, et l'ambiance générale est bien retranscrite.

En bref : du superbe boulot, chapeau !


Si tu veux que ta fic soit publiée sur le site (une fois toutes les rectifications sur la forme - cad l'orthographe et les coquilles -effectuées), n'hésite pas à me le dire. Pour ma part, je l'ai beaucoup appréciée, et je suis OK pour sa publication.

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« Quand tu veux pleurer, pleure sans retenue. Tu te sentiras bien mieux après. Et tu pourras rire de nouveau. »
Rosette Christopher, Chrno Crusade (Tome 1).
Saeclum
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   Posté le 05-12-2007 à 22:41:09   Voir le profil de Saeclum (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Saeclum   

Yicks. Y'en à autant? Désolé...
Je l'ai écrit assez tard le soir, et j'ai pas relu beaucoup. J'écris pas mal sous l'impulsion, à l'instinct.

Eh bien, je serais honoré que tu la mette sur le site, et je vais corriger et aérer un peu tout ce bazar.
Citation :


** "Surveillez votre santé, Mark. Après tout, il serait dommage de tomber malade le jour du mariage du prince! Voulez vous vous reposer? Je demanderais à Betty de vous apporter un cordial?"

A nouveau, je trouve la phrase "Je demanderais à Betty de vous apporter un cordial" bizarrement tournée. Voulais-tu dire, par exemple : "Je peux demander à Betty de vous accorder un cordial, si vous le désirez ?"

Ché pas, j'avais pas l'impression que c'était mal tourné, pourtant? J'aurais plus vu le "qu'en dites vous" comme implicite.

*** "trop de femmes et d'enfants en noir"

Correct, mais pour ma part, j'aurai utilisé : "[...] d'enfants vêtus de noir". C'est plus stylé, IMO. Maintenant, "en noir" est correct, donc aucun problème si tu le conserves.
Ouais, c'est vrai que c'est mieux

**** "le chevalier Will près de sa mère."

HUH ? Tu voulais pas plutôt dire Wolt ? O_o
Urgh ouais, Wolt.

***** "Fir, dansant avec de jolis garçons sous les regards attendris, mais vigilants de son père et de son oncle"

D'abord, j'utiliserais "beaux garçons" que "jolis garçons". Joli est plutôt utilisé pour les filles ("jolies filles" ) dans ce genre de contexte.
Enfin, je comptais rendre cette phrase un peu sarcastique, pour rendre l'image des deux adultes assis pas loin, en train de se dire "Surveille le petit brun là, il lui colle un peu trop aux basques pour ma tranquilité" "Ouais, ok."
Ensuite, cette phrase peut être mise aussi bien au singulier qu'au pluriel. Si tu voulais la mettre au singulier, alors ça donnerait : "Fir, dansant avec de beaux garçons sous le regard attendri, mais vigilant de son père et de son oncle".
A toi de voir quelle est la tournure que tu préfères.
Ché pas, je préfere comme ça



Edité le 05-12-2007 à 23:02:13 par Saeclum




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   Posté le 06-12-2007 à 00:10:28   Voir le profil de Windspirit (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Windspirit   

À l'inverse de Ace, pour ma part, je suis particulièrement fanatique des récits à la première personne (bien foutus, s'entend), parce qu'ils permettent de mieux cerner les introspections et les émotions du personnage : je vois que pour ta fic, Saeclum, tu as sû utiliser cet avantage des récits à la première personne à ton avantage, et 'tain que le résultat est impressionnant !

Outre le style typiquement Saeclumien (mine de rien, à force, on s'habitude ), ce qui fait de cette fic quelque chose d'accrocheur, c'est le personnage central, Mark, qui nous est présenté à travers ses réflexions personnelles sur ce qui l'entoure. On sent que tu as bien cerné le personnage, sa position dans son entourage, ses réactions face à ce qui se déroule autours de lui. C'est adulte, sérieux et accrocheur, moi, en tout cas, j'y ai adhéré dès la première phrase. D'ailleurs, petite note : moi qui suis d'habitude plutôt difficile à satisfaire question quantité de descriptions lorsqu'il est question de mettre en place une ambiance, j'ai été ravi de voir à quel point elles sont présentes et juste assez bien dosées dans cette fic.

Ce qui rebute, c'est vraîment le manque d'aération, on ne sent pas réellement tenté à la lire, mais si le problème était résolu, ça se lirait tout seul. L'histoire coule tout naturellement d'un bout à l'autre, l'aspect tranche-de-vie m'ayant personnellement accroché comme c'est pas permis (vous devez tous savoir que je suis fan du genre, j'imagine), et en plus, c't'un one shot, pas besoin de retourner en magasin pour se procurer la suite et ça a l'avantage de pas traîner en longueur sans nécessité : pourquoi s'en priver ?

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They are neither plants nor animals.

They differ from other forms of life such as the micro-organisms and the fungi. Instead they resemble the primeval body of life and are generally known as Mushi. Their existence and appearance are unknown to many and only a limited number of humans are aware of them.
Saeclum
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   Posté le 06-12-2007 à 00:52:06   Voir le profil de Saeclum (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Saeclum   

Que de compliments
Hé bien, merci hombre ^^
Pour l'aération, j'ai édité pour rendre ça plus frais, mais après, c'est pas possible de trop couper sans faire de séparatio au milieu de l'action.
J'ai coupé au tout début, car il s'agit d'une intro, petites coupures lorsque on change de décors, et une grande lorsque la soirée se passe, puis ensuite, une dernière entre les deux visites. J'espère que c'est suffisant.

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   Posté le 06-12-2007 à 01:04:17   Voir le profil de Windspirit (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Windspirit   

Moep, j'ai complètement oublier de considérer la fluidité de l'action. Ça reste des wall'o'text, mais avec un peu de courage et de bonne volonté, ça se lit d'un coup ; couper en plein milieu pour introduire un nouveau paragraphe, faire croire au lecteur qu'on introduit une nouvelle idée, ça casse un peu la fluidité.

Non, c'est bien bon comme ça, et tant pis si ça rebute, retroussez vos manches et entamez, bordel, une fois le premier pas accompli, on s'accroche au train et on se laisse porter, tout bêtement.

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BigBeuBeu
Hi, branleur
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   Posté le 10-12-2007 à 21:39:38   Voir le profil de BigBeuBeu (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à BigBeuBeu   

Je n'avais pas donné mon avis après la lecture du précédent récit sur Mark, donc je vais éviter de faire deux fois le même affront à l'auteur et je vais le donner ici présent...

Les récits à la première personne, je fais également parti de ceux affectionnant cette façon d'approfondir son récit avec ce que peux ressentir le personnage, directement et indirectement, tout en racontant l'histoire. J'utilise moi-même ce style d'écriture pour les rares fois où j'écris, donc bon...
Cette idée de reprendre Mark est sympathique, et rends faisable et facile le rapprochement entre les évènements des deux opus d'Elibe, pour le plaisir des connaisseurs. Après les "choix" que tu fais vis-à-vis des pairings et tout ça, ça serait déplacé de commencer à critiquer cette partie.

Juger la forme même du texte, c'est pas vraiment mon truc, j'ai bien aimé lire et je n'ai pas eu de grosses difficultés à lire le texte, donc ça me va.

Le seul bémol, c'est qu'avant de lire ces deux textes, j'avais aussi en tête de faire une fiction en mettant en scène le tacticien, tant pis : /

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AceNoctali
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   Posté le 23-12-2007 à 18:08:05   Voir le profil de AceNoctali (Offline)   Répondre à ce message   http://www.pixalgo.com/   Envoyer un message privé à AceNoctali   

Saeclum a écrit :

Eh bien, je serais honoré que tu la mette sur le site, et je vais corriger et aérer un peu tout ce bazar.


Je te remercie. Je l'ajouterai donc au site lors de la même MAJ que je suis en train de préparer, et qui sera prête d'ici 6 jours environ.

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« Quand tu veux pleurer, pleure sans retenue. Tu te sentiras bien mieux après. Et tu pourras rire de nouveau. »
Rosette Christopher, Chrno Crusade (Tome 1).
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